Ecole de piano Thierry LAFOSSE, le mot d'Isabelle...
Par Isabelle de Horbs
Eveil ou perfectionnement...
L’héritage Thierry Lafosse
Août et Septembre 2024.. L'école s'installe enfin à Paris!
Les inscriptions sont maintenant terminées pour 2024/2025.
Dernier concert à l'école ouvert au public, pour la dernière fois à Vaucresson, dans la limite des places dispo le vendredi 21 juillet 2024.
Comme vous le savez tous, votre rentrée 2024/2025 se fera enfin à Paris dans nos nouveaux locaux de la rue du Temple, dans le quatrième arrondissement.
Pour notre plus grand plaisir évidemment, si lon considère la place et l'acoustique que vont nous procurer ces anciens grands studios d'enregistrement , mais aussi pour le plus grand plaisir de nos élèves dont la majorité du contingent est parisienne, et un peu versaillaise, de par les cursus du CNR. Ne parlons pas de Serge qui habite Paris depuis toujours et est ravi comme moi de retrouver ses élèves tout près de chez lui! J'apprécie quant à moi la nouvelle proximité de la tribune dont je suis co-titulaire, mais je garde toutefois ma maison de l'avenue Théry que vous avez connue, pour les jardins! Mais comme vous, je ne regrette pas de quitter la proximité de municipalités de Vaucresson, La Celle Saint Cloud et Le Chesnay Rocquencourt tellement pauvres sur le plan culturel...
Un été donc très chargé pour nous, entre le déménagement et surtout l'installation de tous nos instruments dans nos nouveaux locaux!
Attention: à partir du 1er juin 2023, les programmes et annonces des concerts ne seront plus portés sur cette page. Programmes disponibles à l'école. Recevez directement les infos en vous inscrivant à notre newsletter. Réservations en ligne!
Isabelle et Serge.
Eveil ou perfectionnement?
Beaucoup de nos anciens élèves nous ont demandé pourquoi l’école se consacrait depuis l’année dernière exclusivement au perfectionnement, et non plus aussi à l’éveil, comme nous l’avions fait depuis 2019. Nous devions nous expliquer à ce sujet.
Tout d’abord, et en premier lieu, orienter les élèves débutants que nous ne pouvons plus prendre, mais aussi souvent leurs parents, ce qui représente une grosse partie de la demande sur notre petit secteur, vers les bonnes structures. Et ce n’est pas chose facile. Nous déplorons, et ce depuis des années comme Thierry avant nous, de ne pas avoir une école de musique sérieuse à conseiller autour de Vaucresson. Nos confrères de l’école Allemande et Américaine de Saint Cloud, les seuls enseignements polyvalents de qualité les plus proches, le regrettent avec nous, mais fonctionnent en autarcie.
Première réponse pour toutes les demandes nous venant de Garches Vaucresson, Bougival, La Celle Saint Cloud et même du Chesnay : sans réserve le Conservatoire à rayonnement régional de Versailles Grand Parc, 24 Rue de la Chancellerie, 78000 Versailles. Il y est dispensé, comme dans tous les C.R.R. un enseignement de qualité, dédié aussi aux classes préparatoires. Le bon choix donc, afin d’éviter de gâcher le potentiel de vos enfants en les laissant s’ennuyer dans des structures municipales, et arrêter définitivement la musique au bout de deux ans de privations…
Le deuxième point que nous voulions évoquer Serge et moi, c’est pourquoi nous ne prenons plus aussi les débutants, comme nous l’avons fait pendant déjà 3 ans, dans la tradition de notre ami et ancien professeur, Thierry Lafosse, bien connu sur tout le secteur depuis 1982 ! Nous avons encore régulièrement des demandes aujourd’hui des enfants de ses anciens élèves !
Pour mieux répondre à cette question, il faut revenir en arrière. J’ai connu Thierry sur les bancs de la Sorbonne à Paris IV en 1989. Lui terminait son cycle en Musicologie, et je commençais le mien. Il est devenu un grand ami, et m’a communiqué sa passion de l’écriture et de la composition. Nous nous sommes évidemment retrouvés aussi autour de l’orgue, notre instrument commun, et continuons à le faire aujourd'hui, mais aussi sur le délicat sujet de la pédagogie. Lui estimait qu’il fallait reprendre le problème à la base, et consacrait aussi une partie de son temps à l’éducation des jeunes débutants et à l’éveil musical, en même temps qu’au perfectionnement des hauts niveaux qu’il avait ramené depuis Paris lors de son cursus, et dont je faisais partie alors. Il habitait à cette époque une improbable maison toute biscornue allée du Butard, à deux rues d’ici, pleine d’instruments du haut en bas. Elle est toujours en l'état, et j'ai toujours un petit pincement au cœur quand je repasse fréquemment devant! Il y régnait une ferveur et une liesse hors du commun : des tous jeunes côtoyaient les grands qui préparaient leurs concours, et se stimulaient mutuellement. Il enseignait évidemment sur des bases saines, et il eût le plaisir de voir certains de ses petits protégés se passionner et suivre en grandissant notre propre cursus. Ce fut le cas de Serge, qui travaille aujourd’hui avec moi. C’était le choix de Thierry. Il arrivait aussi à mener sa vie personnelle de musicien, puisqu’il a composé à cette même époque et dans cette même maison ses premières bandes sons!
Il s’est installé en 1996 dans une maison plus grande au bord de la forêt à La Celle Saint Cloud, mais les instruments cette fois, encore plus nombreux en font partie intégrante et sont intransportables ! Il a donc refait faire les mêmes à l’identique et a fait déménager les joyaux mobiles de sa collection dans son nouveau havre de paix ! Ce sont ses enfants aujourd’hui qui occupent cette maison que nous avons également bien connue et soignent son réel patrimoine instrumental…
Notre choix a été différent. Nous avons considéré que nous sommes avant tout médiateurs autant qu’enseignants. Nous avons en ce sens privilégié le perfectionnement des plus élevés en niveau, et les aider dans leur futur cursus supérieur, d’exécutants comme de créateurs, qu’ils se destinent ou non à la profession. Nous avons également rajouté depuis 2020 un cursus d’orgue liturgique, et nous prenons dans ce dernier des élèves qui viennent d’assez loin. Il devenait évident que nous ne pouvions plus assurer dès lors les heures de préparatoire et d’éveil qui prenaient jusqu’à 70% de notre effectif d’élèves ! Nous avons dû donc signifier début 2021 à tous notre nouvel engagement, et ne le regrettons pas. Nous savons que beaucoup de nos anciens « petits » ont déjà trouvé leur place, et nous sommes ravis de les voir encore venir régulièrement assister avec leurs parents à nos désormais traditionnelles masterclasses de printemps et aux concerts qui suivent ! Oui je sais, nos salles ne peuvent contenir que 50 personnes maximum. Mais il y a toujours de la place pour la suivante !
Très bel été à tous !
Isabelle de Horbs et Serge Kazadjian
Février 2023: un mot sur
l'école par Thierry LAFOSSE
Chers Isabelle et Serge, j'ai lu avec intérêt votre article sur la nouvelle vocation de votre école, à laquelle vous avez eu la gentillesse de donner mon nom.
Je suis évidemment à 100 % d'accord avec cette nouvelle orientation de perfectionnement, hors de tout élitisme. Il va sans dire que lorsque j'enseignais à l’époque, nous pouvions encore envisager de faire côtoyer des classes préparatoires avec des masterclasses. Il existait même une certaine émulation entre les deux, voire une véritable motivation quant aux débutants au regard de la virtuosité de leurs aînés pianistes qui préparaient leurs concours. Serge peut en témoigner, puisqu'il était de ceux là !
Mais il faut remettre tout cela dans le contexte des années 80. Je ne pourrais hélas plus me permettre cela aujourd'hui, si toutefois c'était à refaire, et je choisirais comme vous la voie du perfectionnement, en orientant les débutants vers une structure sérieuse comme les CRR, puis CNR pour les futurs instrumentistes motivés, en évitant bien sûr les écoles municipales, trop proches de l’initiation obligatoire qu’ils reçoivent au collège.
Comment s'est installé cet état de fait ? Et il faut en ce sens évoquer un climat assez malsain qui a engendré les malaises qui dépassent notre petit sujet. En quelques décennies, les mentalités et les rapports qui existent entre parents et enfants ont tellement changé, se sont tellement dégradés qu'une telle promiscuité entre élèves toutefois très aboutie il y a trente ans deviendrait impossible aujourd’hui …
Plus assez de respect, une démotivation, voire une démission générale de générations de parents rendraient maintenant improbable ce genre d’expérience, qui connut pourtant alors un franc succès. Et nous le regrettons tous en tant que professeurs, bien entendu…
Pour autant, il faut croire, même en cet instant, que beaucoup œuvrent déjà à la reconstruction de bases solides, à la redécouverte des valeurs oubliées dans notre société délabrée, afin que l’on ne brûle plus nos cathédrales ni nos orgues, que l’on ne coupe plus la tête aux professeurs en pleine rue, à moins qu'on ne les poignarde en pleine classe, et surtout que des nouvelles générations d'enfants sacrifiées issues d’artisanales et improbables inséminations, parachutés au sein de non moins improbables couples, ne viennent pas un jour demander des comptes et jeter à la tête de nos enfants leur laxisme durant ces années délétères où ils auront perdu jusqu’à leur dignité d’homme. Mais ceci est un autre débat!
Et pourtant, je fréquente et je travaille tous les jours avec de jeunes générations qui déploient leur talent avec une immense générosité et humilité, et je sais que tout est en puissance, j’y crois profondément.
Toutefois et pour en revenir à nos débutants, vous ne pourrez plus comme je le privilégiais leur faire passer dès le plus jeune âge et dès les premières années d'étude au clavier les notions d'harmonie tonale de base par la sensibilisation à l’intervalle. C'est toujours à mon sens une condition élémentaire à l' épanouissement de tout musicien. L'avantage de le pratiquer dans les toutes premières années est cette démarche quasi intuitive qu'ils gardent pendant tout leurs cursus quant au mode et à la tonalité dans laquelle ils travaillent, à l’altération, à l’accord et ses renversements. Ils sont capables en deux ans, outre le fait de lire correctement une partition et de donner un poids juste sur le clavier pour l’attaque de leurs phrasés, de composer eux-mêmes leurs premiers thèmes dans des structures métriques équilibrées, voire de les harmoniser. Ils sont très demandeurs, se passionnent à mon avis beaucoup plus vite, et développent ainsi une connaissance complète du langage musical.
Ce que l’on ne leur apprend pas assez tôt, même en CRR. C’est dommage.
CNR, oui, puis CNSM pour un cursus complet. Quoiqu’il soit évident toutefois que les classes de composition et d’improvisation n’ont plus le niveau, la rigueur, mais aussi la lumière de celles entretenues par Dupré d’abord, puis par Duruflé et Falcinelli pour ce qui est de l’orgue. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter aux consoles les nouveaux remplaçants des anciens titulaires : brillants exécutants, mais souvent piètres improvisateurs. Rolande Falcinelli ne recommandait-t-elle pas de se souvenir que le forme n’est qu’un soutien, un squelette à revêtir de muscles, sans négliger de lui insuffler l’esprit, empruntant cette métaphore à « la vision des ossements desséchés rendus à la vie » du prophète Ezéchiel…
Alors, oui, ils sont déjà loin nos compositeurs et improvisateurs aussi humble qu’inspirés, j’allais dire habités, que furent Tournemire, Litaize, Cochereau, Guillou, Messiaen, et nos plus beaux instruments ne résonneront plus vraiment comme avant dans nos nefs, car les subtilités quasi intuitives, inspirées souvent par leur foi profonde, de leurs registrations et de leur art du crescendo resteront un mystère pour la nouvelle génération. Latry demeure un des derniers porteurs de cette tradition à la française appréciée dans le monde entier, car il fut aussi un des derniers à profiter de cet enseignement. Il mérite vraiment les 5 claviers de son prestigieux instrument de Notre Dame, malheureusement mutilé aujourd’hui en attendant sa restauration, après Vierne et Cochereau. Mais il a aussi l’honnêteté de reconnaître que ses improvisations, même si elles sont à mon avis parfaitement structurées, ne se comparent pas à celles de ses maîtres.
Continuez à nous former de bons musiciens, autant que de bons exécutants !
Bien à vous tous!
Comme chaque année, quelques soirées musicales vous sont proposées pour le printemps de mars à mai à l'école.
Cette nouvelle et dernière journée de masterclass avant la rentrée de septembre, qui sera comme d'habitude suivie de concert, sera dédiée à notre grande amie Yanne Scorff, disparue en mer en mars 2022. Elle nous manque déjà tellement.
Marie QUILLIVIC quittera tout spécialement sa tribune de Trèves pour venir rendre hommage à son amie
Samedi 28 mai 2022:
masterclass orgue et piano suivie de concert à 18h00:
Maurice RAVEL
Jeux d'eau, opus 30
Isabelle de Horbs, piano
Olivier MESSIAEN
Les corps glorieux, intégrale
Marie QUILLIVIC, orgue.
Franz LISZT
Les Jeux d’eau à la Villa d’Este, S. 163 n°4. en fa dièse majeur Extrait du troisième recueil des Années de pèlerinage
Serge Kazadjian, piano.
Entrée libre, sous réserve de disponibilité des places. Réservation sur notre site.
Comme à l'habitude, nous rappelons que, malgré les encouragements gouvernementaux inconsidérés, le port du masque est obligatoire pour entrer en nos locaux, pour votre sécurité!